Depuis son intérim d’un été à Saâcy-sur-Marne, en remplacement du Père Piotr, nous gardons le contact avec le Père Pascal Ouedraogo et il nous envoie régulièrement de ses nouvelles.
En cette fin de semaine mondiale de la mission, nous vous transmettons son témoignage reçu par e-mail le 13 octobre, alors qu’il est devenu missionnaire et curé dans la nouvelle paroisse que son évêque lui a confiée au Burkina Faso.
Barsalogho, le 13 octobre 2013.
Bien chers frères et soeurs, chers amis,
Depuis le 13 août 2013, je suis bien arrivé à Barsalogho. C’est une commune rurale située à 42 km de Kaya dans la région du centre-nord et à 142 km de Ouagadougou la capitale. Là, je fais équipe avec un jeune prêtre de 5 ans de sacerdoce. A deux, nous essayons d’organiser la paroisse. Elle a 36 ans de création, mais c’est comme si nous sommes au début. Rien n’est en fait organisé. C’est ce que nous sommes en train d’essayer de faire. Ce sont les missionnaires d’Afrique qui se sont occupés de la paroisse depuis sa création et à partir du 11 août, elle a été transmise au clergé diocésain. Et c’est Jules et moi qui sommes les pionniers dans ce travail difficile : changement de mentalité, population totalement rurale, scolarisation faible, beaucoup d’enfants, parents pauvres dont 99 pour cent de paysans avec un revenu assez modeste.
Le nombre des chrétiens tourne autour de 10 000 avec une population totale de 79 000 habitants ( 53 pour cent de femmes). Les principales ethnies sont les moose, les peulh, les foulsé, les rimaïbé, les sonrhaï. La taille moyenne des ménages est de 7, 21 personnes.
Au niveau de la mission, nous avons à notre charge 36 succursales avec des catéchistes, une trentaine de mouvements et d’associations. Actuellement, nous sommes dans l’organisation concrète de la pastorale: conseils et comités à créer, programme du mois, programmation des activités du plan pastoral, animation des communautés rurales, formations des responsables et des groupes. L’organisation n’est pas de tout repos et nous comptons sur votre prière et votre soutien pour mener à bien ce travail.
Malgré la pauvreté, la communauté est de bonne volonté. Nous sommes en train de les remettre en confiance pour que les gens participent plus à la prière, à l’animation missionnaire et aux oeuvres de développement.
Les missionnaires, en partant, ont emporté leurs véhicules et leurs motos. Mon vicaire est là
avec sa moto et moi aussi, je viens d’avoir une moto car la moto de mon ordination a pris de l’âge (14 ans).
Nous sommes sans véhicule paroissial pour emprunter des routes difficiles. Les chrétiens ont pris conscience de ce manque et ils sont en train de réfléchir pour voir comment participer un peu à l’achat ne serait-ce que d’un véhicule qui viendrait de France.
La route de Barsalogho est très impraticable en ce moment ; elle est comme une boue compacte.
Les accidents sont fréquents : chute de moto, crevaisons, braquages de bandits de temps à autres. Devant tout cela, nous gardons l’optimisme que la mission va être une réussite sur cette terre aimée de Dieu, car elle est d’abord l’oeuvre de Jésus Christ.
Actuellement, la saison des pluies tend à sa fin. Le 11 octobre passé, nous avons eu une dernière pluie de 18,7 mm. Ce qui est rare généralement, car les pluies s’arrêtent à la mi-septembre. Les gens sont en train de récolter ce qu’ils ont semé : haricot, riz, mil qui est une céréale commune pour la nourriture de base qui est le tô.
Ma famille s’unit à moi pour vous saluer et vous exprimer notre gratitude reconnaissante pour ce que vous êtes pour nous. Encore une fois, vous êtes les bienvenus au Burkina Faso, notre cher pays. Ma soeur Pascaline a fini ses études à l’école de santé et elle fait des stages par-ci par-là, en espérant avoir du travail. Ma mère va bien. Elle est à Bokin, une autre localité à 125 km de Barsalogho. Elle vous salue tous.
Jésus-Christ vous bénisse, vous et votre famille.
Père Pascal OUEDRAOGO
Diocèse de Kaya – Curé de la paroisse de Barsalogho.
BP 169 BF Tél 00 226 70 26 64 14