Homélie du Père DOLLFUS – dimanche 6 novembre 2016
Saint Hubert LA FERTÉ SOUS JOUARRE
Saint Hubert ? SON HISTOIRE ? Vers 700, il est évêque de TONGRES et de LIÈGE. Il semble qu’il ait été marié avant son épiscopat. Très énergique, il travaille dur à convertir la Belgique orientale. Un jour, comme il pêchait en barque sur la Meuse, il eut les doigts d’une main broyés. Alors, il donne à tous l’exemple du courage, de la bonté, de la prière, à travers la souffrance.
C’est le 30 mai 727 qu’il décède et c’est à LIÈGE (église des Saints Apôtres) qu’il est enterré. En 825, une partie de ses reliques se trouve acquise par le Monastère d’Andage en plein cœur des Ardennes belges, si bien que le village tout entier prend bientôt le nom de Saint Hubert.
Longtemps, le massif des Ardennes, couvert de bois, de forêts, fut un repaire de loups, de sangliers, de nombreuses bêtes sauvages. Longtemps, il fallut quantité de chasseurs qualifiés pour en venir à bout. Mais, les morsures, les blessures, étaient fréquentes et des épidémies de rage sévissaient. Souvent, alors, pour « prévenir et guérir » on recourait à l’intercession de Saint Hubert qui devint de plus en plus populaire parmi les chasseurs.
Si bien qu’ au XVième siècle s’imposa LA LÉGENDE de Saint Hubert, « saint patron des chasseurs » légende qui reprenait à son compte celle de Saint Eustache autrefois en Italie : le chasseur qui se convertit en voyant un cerf arborant dans ses ramures une croix éblouissante. Dès lors, l’apôtre des Ardennes devint pour les chasseurs et les chasseresses un chevalier fringant, champion des chasses à courre. La légende l’emportait sur l’histoire.
De nos jours, mes frères, si la rivière Meuse n’a pas changé de cours, par contre, le massif des Ardennes, lui, a beaucoup changé. Il est percé de routes, de voies ferrées, Voire même d’autoroutes, parsemé de hautes éoliennes. On le pénètre, on le traverse désormais sans danger car le loup a disparu, les cerfs, les sangliers s’y font plus rares, mais la prière aussi, je le crains, car, disent nos savants spécialistes : « nous vivons désormais dans UN MONDE DÉSENCHANTÉ. »
Un monde qui est celui de la production maximale pour une consommation maximale, le monde du rendement et de la vitesse, un monde « utilitaire », sans poésie, sans gratuité. Ce monde des « révolutions industrielles » accélérées, il est devenu celui du gâchis, de la pollution, celui des dérèglements climatiques, de la fonte des pôles, de la montée des mers et des températures. Quantité d’espèces végétales et animales (nous le savons) sont en train de disparaître . Quelle terre allons-nous laisser à nos enfants ? à nos petits enfants ?
Sans doute, il y a un an, la France pour son honneur, a réussi ce tour de force de réunir à Paris les représentants de presque toutes les nations pour signer un accord écologique général. Encore faut-il le ratifier ! Encore faut-il le mettre en œuvre !
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Cependant, six mois auparavant, le PAPE FRANÇOIS avait déjà lancé dans le même sens sa lettre « LAUDATO SI » pour la sauvegarde de la terre, Cela, comme beaucoup d’autres responsables chrétiens, orthodoxes et protestants, comme beaucoup d’autres religions à travers le monde. Car, les religions en général, le christianisme en particulier ont quelque chose à dire (et beaucoup à faire) pour « RÉENCHANTER CE MONDE » en le mettant au service de tous les peuples sans exception et les générations à venir.
La lettre du Pape François, en effet, elle s’adresse à tout homme, toute femme, jeune ou moins jeune, « à tout homme de bonne volonté ». Aussi, il nous importe à tous de la méditer, de nous en inspirer, « pour l’écologie de notre vie quotidienne » pour commencer.
Cette lettre du Pape François, elle se termine par deux prières , l’une typiquement chrétienne, l’autre offerte à tous les volontaires. Je vous cite celle-ci pour terminer car, pour nous-mêmes, dans cette église, aujourd’hui, il ne s’agit pas seulement d’entretenir de beaux souvenirs, de conserver quelques traditions chevaleresques, il s’agit aussi et surtout de PRÉPARER L’AVENIR.
« Seigneur Dieu, Tu es présent dans tout l’univers et dans la plus petite de Tes créatures.
Toi qui entoures de tendresse tout ce qui existe, répand sur nous la force de Ton amour pour que tous nous protégions la vie et la beauté.
Ô Dieu des pauvres, aide-nous à secourir les abandonnés, les oubliés de cette terre qui valent tant à Tes yeux.
Guéris nos vies pour que nous soyons des protecteurs du monde et non des prédateurs, pour que nous semions la beauté et non la pollution et la destruction.
Touche les cœurs de ceux qui cherchent seulement le profit au dépens de la terre et des pauvres.
Apprends-nous à découvrir la valeur de chaque chose, à contempler, à reconnaître que nous sommes unis à toutes Tes créatures sur notre chemin vers Ta lumière infinie.
Merci parce que Tu es avec nous tous les jours . Alors, soutiens-nous Seigneur, nous T’en prions, dans notre lutte pour la justice, l’amour et la Paix.