Informations sur la messe d’action de grâce vendredi 6 janvier
Message de Mgr Jean-Yves Nahmias, Evêque de Meaux
« Un simple et humble travailleur dans la vigne du Seigneur ! »
Ces mots simples de Benoît XVI lui-même manifestent bien son humilité et dans quel esprit il s’est engagé dans ce ministère au service de l’unité et de la communion du Corps du Christ pour l’annonce de l’Evangile.
En 1999, j’ai conduit les séminaristes de Paris à Rome. Ce furent des moments riches d’émotion et de foi. Avant de rencontrer le pape Jean-Paul II pour des moments qui ont marqué notre mémoire, nous avons eu la chance de vivre un entretien avec le cardinal Joseph Ratzinger : un moment inoubliable. Avec beaucoup de délicatesse et d’enthousiasme, il répondait à nos questions et mettait en lumière chaque interrogation des séminaristes. Nous sommes tous sortis de cette rencontre avec le sentiment d’être plus intelligents qu’au début de l’échange. Avec justesse et profondeur, à chaque fois il nous montrait la pertinence de la problématique présentée par les uns et les autres, et quels en étaient enjeux pour l’Eglise et le monde aujourd’hui…
C’est le pape Benoît XVI qui m’a choisi comme évêque auxiliaire de Paris, puis comme évêque de Meaux. Je lui dois toute ma gratitude pour ces belles missions. Lorsqu’à Rome pour la dernière « visite ad limina » avec lui et des évêques d’Ile-de-France (novembre 2012), en le saluant au terme de notre rencontre, je lui manifestais ma reconnaissance pour cette nouvelle mission en Seine-et-Marne : avec des mots simples, il m’a montré qu’il connaissait notre diocèse et m’a encouragé avec chaleur et force à servir cette Eglise avec enthousiasme ! Ses paroles ont été pour moi un vrai soutien.
Evêque auxiliaire du cardinal André Vingt-Trois, j’ai eu l’immense chance de bâtir et d’organiser le voyage de Benoît XVI à Paris en 2008. Il est impressionnant d’être pour quelques moments aux côtés de cet « humble ouvrier de la vigne du Seigneur ». Il est venu nous encourager dans notre mission de chrétien. Il est venu prier avec nous. Il est venu nous envoyer en mission. Son sourire délicat, sa force discrète, son intelligence visible, nous a tous renforcés dans notre identité de disciples : MERCI !
Avec toute notre gratitude pour son ministère de prêtre, d’évêque et de pape, confions-le à l’accueil bienveillant et miséricordieux du Seigneur.
+Jean-Yves Nahmias Évêque de Meaux
Message de Mgr Guillaume de Lisle, Evêque auxiliaire de Meaux
Chers amis Le Pape Benoît XVI a rejoint ce matin la maison du Père à 9h34. Tout d’abord nous voulons rendre grâce pour le don de sa vie au service de l’Eglise. Et chacun dans les jours qui viennent pourra manifester sa gratitude en participant à la messe. Permettez-moi simplement de partager avec vous quelques souvenirs. Benoît XVI était un homme simple, un théologien, un enseignant. Son ouvrage de 1976 « Foi chrétienne hier et aujourd’hui » reste une référence dans mes études de théologie.
Je me souviens particulièrement bien de son homélie aux obsèques de saint Jean-Paul II, déroulant la vie de Karol Wojtyla au rythme du « Suis-moi » du Christ. J’ai eu la chance d’y participer place Saint Pierre. La phrase conclusive avait été reprise par tous « Nous pouvons être sûrs que notre Pape bien-aimé est maintenant à la fenêtre de la maison du Père, qu’il nous voit et qu’il nous bénit. » C’est vrai pour lui maintenant aussi.
Son voyage en France en 2008, son discours au Collège des Bernardins, la messe célébrée aux Invalides, son déplacement à Lourdes tout cela reste dans nos mémoires. Je garde en particulier le souvenir fort de son discours au Collège des Bernardins. Comme beaucoup je l’ai suivi depuis la cathédrale Notre-Dame. J’ai été profondément marqué par sa manière de présenter le monachisme comme une quête de Dieu et non un désir de construire (ou de reconstruire) une civilisation. C’est la quête qui a conduit à colorer de manière spécifique la civilisation européenne. Et en ce sens il nous invitait à vivre l’annonce missionnaire non comme une propagande mais comme une nécessité intrinsèque qui dérive de la nature de la foi chrétienne. Le Dieu des chrétiens est le Dieu de tous.
La publication de ses livres du Jésus de Nazareth a fait date aussi. Il y livrait sa lecture personnelle de l’Ecriture en soulignant que ce n’était pas le Pape qui écrivait mais Joseph Ratzinger.
Enfin, il y a eu la stupeur devant l’annonce de sa renonciation. La tristesse aussi… et la confiance.
Voilà un Apôtre qui nous donne une belle leçon de vie qui nous invite à l’Espérance et à la fidélité au Christ.
+Guillaume de Lisle Évêque auxiliaire de Meaux