Clôture de l’année de la miséricorde *
Eglise Saint-Aspais de Melun
– 13 novembre 2016 –
1ère lecture : Ml 3, 19-20a
2ème lecture : 2 Th 3, 7-12
Psaume : Ps 97 (98)
Evangile : Lc 21, 5-19
Heureux sommes-nous d’avoir vécu l’année de la miséricorde !
« Je crois en Dieu le Père, il est miséricorde et ne se lasse pas de faire miséricorde. »
« Je crois en Jésus Christ, son Fils, il est le visage de la miséricorde du Père. Il est venu parmi nous pour dévoiler le vrai visage de Dieu et il nous appelle à être saint comme le Père est saint, à être miséricordieux comme le Père est miséricordieux. »
« Je crois en l’Esprit Saint qui nous vivifie chacun pour être d’autres Christ. Par ses conseils, son soutien et sa force, il nous fait vivre notre quotidien dans le service et les œuvres de miséricorde. »
« Je crois en l’Eglise, une, sainte, universelle et apostolique, elle est le peuple que le Père s’est choisi pour être parmi les hommes le signe, le sacrement de sa miséricorde. Elle est ce peuple vivifié par la miséricorde de Dieu, « un peuple ardent à faire le bien. »
Heureux sommes-nous d’avoir vécu l’année de la miséricorde, d’en avoir bénéficié. Cette année jubilaire, si nous l’avons vécue en vérité, a changé notre manière d’être disciples du Christ. Nous découvrons avec une conscience plus vive, avec admiration, qui est notre Dieu. Nous avons chacun été plongés dans sa miséricorde, remplis d’une conscience filiale plus profonde. Nous avons entendu l’appel du Christ à le suivre et à nous mettre au service de nos frères.
Heureux sommes-nous si ce renouvellement dans la miséricorde du Seigneur entre définitivement dans notre patrimoine spirituel, ceci pour chacun de nous et pour nos communautés tout entières.
Bien sûr, l’œuvre que Dieu a accomplie dans nos cœurs, il l’a fait dans la discrétion et la délicatesse. Ecoutons le témoignage d’une catholique de Seine-et-Marne : « Pour moi, ce pèlerinage [jubilaire] reste écrit en pierres blanches dans mon cœur et restera un des moments forts de mon existence. Je n’arrive pas à en parler aux autres car les mots sont bien faibles pour décrire cette transformation. Bien qu’étant catholique pratiquante, je n’avais encore jamais atteint ce degré de confiance et d’apaisement en la vie et envers les autres. »
Mes amis, laissons cette confiance filiale renouvelée par l’année jubilaire nous transformer et devenir contagieuse pour transformer nos communautés chrétiennes et rayonner autour de nous.
Un mot aux diacres de notre diocèse ici rassemblés pour leur rencontre annuelle : vous ne pouvez plus vivre votre ministère diaconal comme avant ! Je m’explique : avec cette année de la miséricorde, vous avez été plongés de nouveau dans la miséricorde du Seigneur. C’est le ressort profond qui fait de vous des disciples du Maître. Par la compréhension des œuvres de miséricorde, corporelles et spirituelles, vous percevez de manière nouvelle comment être diacre. Le ministère d’un diacre n’est pas d’abord de réaliser une multitude de tâches, mais de manifester la miséricorde du Seigneur. Cela demande délicatesse, sagesse, inventivité et justesse dans la relation. Ainsi, mettez la miséricorde dans vos actes. Laissez-vous configurer au Christ serviteur.
N’oubliez pas que votre ministère diaconal est là pour édifier le corps du Christ tout entier. Ce n’est pas nous qui édifions le peuple, mais c’est le Christ lui-même à travers nos ministères. Par votre humble service, mettez entre les baptisés le ciment de la fraternité mutuelle pour nous appeler, comme l’a fait le Christ, à prendre la tenue du service et à nous laver les pieds les uns des autres. Par votre humble service, rappelez aussi aux prêtres et à l’évêque qu’eux aussi sont diacres ; et c’est peut-être en les côtoyant que vous comprenez à quel don de vous-mêmes vous êtes appelés.
Un mot pour les épouses des diacres. Par votre proximité avec votre mari, vous avez désormais une place particulière dans le corps du Christ. L’aventure familiale du diaconat de votre époux vous stimule d’une manière nouvelle dans la suite du Christ, lui, le serviteur. Laissez-vous faire et prenez ainsi votre humble place dans le corps du Christ. Par votre témoignage de vie, par vos paroles, par vos questions, aidez votre mari à entrer dans le cœur de son ministère de diacre : l’humble service. Il peut être tenté de faire une multitude de choses, alors que ce qui importe c’est la manière de les faire, c’est la manière d’être qui doit être en connivence avec la délicate miséricorde de Dieu et sa douce proximité. Merci de les aider !
« Montrez-vous miséricordieux, comme votre Père est miséricordieux. » (Lc 6, 36). Mes amis, entendons cet appel pressant du Seigneur. Par notre miséricorde, annonçons la joie de l’Evangile.
Amen !
+ Jean-Yves Nahmias
Evêque de Meaux
* En présence des diacres du diocèse et de leurs épouses.