Dimanche 10 août 2014 – 19ième du T. O.
Dans les années 1930, le Pape en fonction s’appelait Pie XI. Ce fut le pape des grandes missions et de la petite Thérèse. Ce fut le pape de l’Action Catholique et des premiers évêques jaunes, des premiers évêques noirs. Dans ces années-là, on racontait que des admirateurs, des admiratrices de Pie XI avaient sollicité le peintre Picasso pour faire le portrait du Pape. Leur vœu fut exaucé, si bien que le jour J, le célèbre peintre, présentant le tableau qu’il avait réalisé, demanda au Pape pour le verso, un autographe pontifical, et celui-ci tomba, tout à fait évangélique : « C’est moi, n’ayez pas peur ». signé : Pie XI.
Oui, c’est bien là qu’il faut rire, mes frères ! Ce n’est pas si souvent qu’on s’amuse à l’église ! Souvent, surtout pour les plus jeunes, on s’y ennuie (et je suis poli). Car dit l’Ecclésiaste : « il y a un temps pour rire, un temps pour pleurer, un temps pour réfléchir, un temps pour prier ». Réfléchir dans la prière avec l’Évangile que nous venons d’entendre.
1°) En voyant Jésus marcher sur leur lac de Galilée, les disciples furent bouleversés. Ils disaient : « C’est un fantôme » et la peur leur fit pousser des cris.
Oui, nous-mêmes, mes frères, dans la nuit, sous le vent des événements, souvent nous avons du mal à reconnaître Jésus. Jésus qui s’avance et qui vient vers nous. Et, comme les Apôtres, souvent nous avons peur.
Nos peurs en 2014 ? La peur du chômage, la peur de la famine, des violences et des attentats, la peur de la fièvre Ebola. La peur de perdre la Foi, non seulement parce qu’il y a dans notre pays la montée de l’Islam, mais aussi l’essor prodigieux du Bouddhisme avec les vastes rassemblements périodiques comme tout en haut de la côte de Bécart à La Ferté (de temps en temps).
Mais aussi, mais d’abord en raison du matérialisme ambiant. En 2014, tout s’achète et tout se vend, les sportifs, les vedettes, les P. D. G. aux parachutes dorés, le 36 Quai des Orfèvres ?… Car, « le veau d’or est toujours debout » chantait Méphisto. « On encense sa puissance » qui trop souvent éclipse tout.
2°) Les disciples étaient bouleversés, ils se mettaient à pousser des cris. Sauf Pierre qui prit la parole : « Seigneur, si c’est bien Toi, ordonne que je vienne vers Toi… même sur l’eau » Et Pierre s’élança !
Souvent, nous autres, nous critiquons Saint Pierre : Saint Pierre qui va douter, Saint Pierre qui va perdre pied ! Mais Saint Pierre, mes frères, il est le seul à réagir, à descendre de la barque, le seul à se mouiller, le seul à se risquer !
Souvent, nous disons : la barque des 12 c’est l’Église, l’Église maternelle, l’Église protectrice, l’Église notre refuge. Parce qu’elle est caparaçonnée, parce qu’elle est blindée, après 20 siècles d’aventures.
Si bien, dit-on, qu’il y a deux sortes de Chrétiens, les Chrétiens « crustacés » recroquevillés dans leur coquille, qui attendent pour voir, qui attendent sous leur rocher protecteur, et les Chrétiens « vertébrés », capables, comme Saint Pierre, de se lever, de marcher tout seuls « malgré le vent contraire ».
Ici, mes frères, comment ne pas penser au renouveau missionnaire demandé par notre Évêque pour le diocèse et donc pour notre Secteur ? La mission en Actes ? Elle ne tombera pas toute cuite du « pôle Nord » (de LIZY SUR OURCQ), ni du pôle Sud (de COULOMMIERS).
Bien des choses déjà sont en marche sur notre Secteur qu’il s’agit d’abord de poursuivre et d’améliorer avec notre nouveau prêtre . Le Saint-Esprit ne souffle pas toujours par le haut (Saint Pierre et le Pape, les onze et les évêques). Il souffle aussi à travers les baptisés, les confirmés que vous êtes !
Ainsi, mes frères, (et je termine par là), il y a quelques semaines, lors de la messe à la Maison de Retraite de LA HOUSSAIE, un Algérien curieux, un homme qui cherche toujours à rendre service et à faire plaisir. Cet homme, il nous a demandé à venir « voir la messe » et, après la communion, il nous a demandé tout haut : « Et moi, je ne peux la recevoir votre communion ? » Nous lui avons expliqué : Il faut d’abord être baptisé ; il faut comprendre ce qu’on fait ; donc il faut d’abord se préparer ». Et nous l’avons applaudi pour l’encourager.
Ainsi, mes frères, comme Jésus dans la nuit sur le lac, la MISSION, elle est là, elle nous tend les bras, dans la rue, au Supermarché, dans nos familles désormais souvent divisées. À chacun de répondre, au moins comme Saint Pierre. Alors, « n’ayons pas peur, ouvrons nos bras et nos cœurs » comme disait naguère un Pape alors tout neuf, le Ji-Pi-two des JMJ, (le Pape Jean-Paul II), numéro 263 dans la liste des Papes après Saint Pierre.
Jean-Pierre DOLLFUS